Bénéficier des projets européens

Catégories de bénéficiaires 7

Sur la base de ce qui précède, il est clair que tous les citoyens et organisations de l’Union européenne peuvent potentiellement devenir bénéficiaires d’actions mises en œuvre dans le cadre d’un projet européen. Il convient de distinguer au moins trois catégories principales en ce qui concerne le concept de « bénéficiaire » :

  • les bénéficiaires finaux, c’est-à-dire les personnes ou organisations qui bénéficieront à long terme ou indirectement de l’action menée par le projet (par exemple, les citoyens ou les entreprises d’une région donnée) ;
  • les groupes cibles, c’est-à-dire les groupes, personnes ou organisations directement concernés par l’activité exercée (par exemple, certaines catégories de résidents ou certains groupes d’entreprises dans une zone spécifique) ;
  • les bénéficiaires, c’est-à-dire les personnes ou organisations habilitées à soumettre une proposition de projet et à recevoir le financement de l’UE pour la mise en œuvre de l’activité (par exemple, une organisation active dans le domaine de la reconversion professionnelle).

Ces catégories sont régulièrement utilisées dans les appels à propositions européens et doivent être définies avec précision dans les propositions de projet.

Types de bénéficiaires 8

La soumission de propositions dans le cadre de projets européens est ouverte à un large éventail de bénéficiaires, qui comprennent généralement : des associations, des organisations non gouvernementales, des fondations, des organismes publics, des autorités locales, des écoles, des universités, des centres de formation, d’éducation et de recherche, des associations professionnelles, des partenaires sociaux et des entreprises. Les appels sont plus rarement ouverts aux personnes physiques ou aux groupes de personnes non constitués.

Dans la plupart des cas, les propositions sont présentées par des groupements d’organisations (appelés consortiums ou partenariats) qui expriment des demandes différentes dans le domaine ou le secteur concerné et qui sont complémentaires en termes de sensibilité et de capacités techniques. Dans tous les cas, les membres d’un consortium doivent remplir certaines conditions d’éligibilité définies par les lignes de financement et dans le cadre des appels.

Types d'intervention 9

I domaines d’intervention Les projets communautaires peuvent être aussi variés que les suivants : protection de l’environnement, promotion de l’innovation et de la recherche, formation, éducation, participation civique et citoyenneté européenne, soutien aux entreprises et à l’esprit d’entreprise, protection sociale, défense de la santé, défense des droits et de la justice, production culturelle, valorisation et diffusion de la culture, infrastructures, intégration du territoire…

La liste pourrait être encore plus longue sans être exhaustive, car les appels à propositions lancés dans le cadre des fonds européens ne définissent pas tant (ou exclusivement) un domaine d’intervention, mais plutôt une série d’objectifs, de priorités et de types d’actions éligibles qui peuvent être combinés de différentes manières. La recherche de l’appel à propositions le plus adapté à l’idée de projet (et l’adaptation partielle de l’idée à l’appel à propositions) est le point de départ de l’activité d’europlanification. Une même ligne de financement peut contenir des actions aux orientations très diverses qu’il convient d’évaluer avec soin, même en explorant des domaines collatéraux par rapport à son principal domaine d’intervention.

Dépenses éligibles et cofinancement 10

Il est rare qu’un appel à propositions européen finance intégralement l’activité proposée par le bénéficiaire potentiel. L’idée sous-jacente est que cette activité fait (par nature) partie de la mission propre du bénéficiaire. remplace mais il y a contribuecar il reconnaît que cette activité a un impact réel et positif sur les objectifs définis par l’appel et (« en amont ») par les stratégies des institutions nationales et européennes. En outre, les actions et les dépenses définies comme éligibles à un financement peuvent ne représenter qu’une partie de l’intervention à réaliser.

Le cofinancement se situe normalement entre 50 et 80 % des dépenses éligibles, mais il peut atteindre 100 %. Le reste peut provenir des fonds propres de l’organisation ou de subventions et de parrainages d’autres organismes, entendus soit en termes monétaires, soit en termes de « contribution en nature » (personnel rémunéré, matériel, etc.).

Appel à propositions et appel d'offres 11

Les modalités de financement et les appels à propositions disponibles se répartissent en deux catégories principales.

  • Lesappels à propositions/subventions sont le sujet spécifique de ce guide. Ce type de projet constitue, d’une part, la réalisation d’une proposition élaborée par les participants, conformément à leur objectif institutionnel et, d’autre part, la réalisation des objectifs programmatiques de l’organisme adjudicateur. En aucun cas, le montant du financement accordé n’inclut une quelconque forme de profit pour le bénéficiaire.
  • Lesappels d’ offres sont des demandes de services, de fournitures ou de travaux spécifiques mises en concurrence et attribuées selon les règles du marché. Ils ont l’intention d’exécuter une action ponctuelle demandée par l’institution contractante. Ils établissent une relation « client-fournisseur » dans le cadre de l’activité commerciale (à but lucratif) exercée par une entreprise spécialisée. Ces avis ne seront pas analysés dans le cadre de ce guide.

Gestion directe, indirecte et coopération territoriale 12

La deuxième grande distinction au sein des projets européens concerne la manière dont le financement est géré et, par conséquent, l’ensemble du « cycle de vie » de l’appel (conception, publication, passation de marchés, exécution, suivi et évaluation). De ce point de vue, il convient de faire une distinction entre :

  • Le financement en gestion directe, où l’ensemble du processus est géré par la Commission européenne, en particulier la direction générale concernée ou une agence exécutive. Ce type d’appel exige que l’activité ait une dimension européenne (impliquant, par exemple, des partenaires de plusieurs pays). Dans la plupart des cas, la proposition doit être formulée en anglais. Cette catégorie comprend les programmes les plus populaires de l’UE, tels que Horizon Europe, Europe créative, Erasmus+ ou LIFE ;
  • Financement indirect de la gestion 13 où l’ensemble du processus est géré par des autorités de gestion spéciales qui, pour l’Italie, correspondent aux autorités régionales ou à certains ministères nationaux (en fonction de la nature nationale ou régionale du programme). Les crédits proviennent des Fonds structurels 14 mis à la disposition des autorités de gestion individuelles à l’issue d’un long processus de négociation impliquant la Commission européenne, les États membres et les régions. Ils visent à réduire l’écart économique et structurel entre les régions européennes et leur développement économique et social. Gérés par des documents-cadres appelés programmes opérationnels, ils sont plus adaptés au financement de projets dont la dimension locale est prédominante. Les propositions peuvent être rédigées dans la langue du pays concerné ;
  • Les programmes de coopération territoriale, qui permettent la mise en œuvre de projets communs entre des territoires appartenant à différents États membres, géographiquement proches, appartenant à la même macro-zone ou confrontés à des problèmes similaires. Ils sont financés par le FEDER (l’un des Fonds structurels) et gérés par des autorités de gestion spécifiques, constituant ainsi un type spécifique de financement de la gestion indirecte. Toutefois, en raison de leurs particularités, ils seront traités dans ce guide comme une catégorie distincte. Exemples : ALCOTRA, Alpine Space, Central Europe, URBACT…

La valeur ajoutée européenne 15

Tout projet qui aspire à bénéficier de fonds européens doit démontrer une valeur ajoutée spécifique. En d’autres termes, il ne suffit pas que le projet soit conforme aux objectifs de l’appel et aux objectifs institutionnels de l’organisation proposante. La proposition doit démontrer qu’en l’absence du financement fourni, l’activité ne pourrait pas être réalisée ou aurait un impact nettement inférieur à celui souhaité par le pouvoir adjudicateur et aux objectifs qu’il s’est fixés.

Ce n’est que l’un des critères à prendre en compte lors de la rédaction d’une proposition, mais c’est probablement celui qui caractérise le mieux le choix entre le lancement d’une activité d’Euro-projet et la recherche d’autres formes de financement.

Ce principe est particulièrement valable dans le contexte du financement de la gestion directe et des programmes de coopération territoriale, où il doit être démontré que la mise en œuvre de projets au niveau de plusieurs pays et territoires de l’UE génère des résultats bénéfiques supplémentaires par rapport à la simple somme des interventions au niveau local ou à l’utilisation d’autres formes de financement.

Les projets européens ont donc une genèse profonde et nécessitent l’application d’une logique particulière et de méthodes de mise en œuvre spécifiques.

Une opportunité pour tous

Malgré ces particularités, qui peuvent apparaître comme une contrainte au moment de la conception et de la mise en œuvre des projets, les fonds européens constituent une opportunité incontournable pour notre territoire : à la fois par la variété et l’ampleur des lignes de financement disponibles, mais aussi (voire surtout) par le stimulus qu’ils représentent pour le développement d’initiatives nouvelles, partagées et participatives. Europlanning permet de développer des solutions et des relations, au niveau local et européen, dont l’impact dépasse la portée d’un seul projet.

Participer à un projet européen est une activité qui demande de l’engagement, de l’énergie et de la vision. C’est une activité qui nécessite une préparation minutieuse et où les opportunités doivent être sélectionnées : tous les projets européens ne conviennent pas à tout le monde. Il s’agit d’une activité dans laquelle il est très important d’appliquer certains concepts clés, de rassembler des informations et d’obtenir l’aide de partenaires et de structures dans la région.

16 Ce guide se veut un support pour tous les acteurs de la région – individus, organisations et institutions – qui souhaitent s’engager dans cette voie.

Abordés dans cet esprit, et à l’aide de quelques outils simples, les projets européens sont, en pratique, une opportunité pour tous.